La pression monte sur Gérald Darmanin. Les appels à la démission se multiplient contre le ministre de l'Action et des Comptes publics, visé par une plainte pour viol. Dimanche, des féministes ont lancé une pétition demandant à Edouard Philippe de démettre de ses fonctions le ministre, après l'ouverture d'une enquête préliminaire par le parquet de Paris. Ce lundi, Laurence Saillet ,porte-parole des Républicains, a jugé inéluctable le départ de Gérald Darmanin.
"Nous respectons la présomption d'innocence. Mais compte tenu des graves accusations qui sont portées, et pour la sérénité de l'action publique, nous pensons qu'il n'a pas d'autre choix que de démissionner", a-t-elle déclaré lors du point-presse hebdomadaire de LR. Pour l'heure, l'exécutif fait bloc autour ce son jeune ministre. Pas question de sacrifier l'une des révélations du gouvernement, qui récuse les accusations portées contre lui.
L'exécutif s'en tient officiellement à une ligne posée par Edouard Philippe au printemps dernier. Dès sa nomination à Matignon, le Premier ministre avait fixé pour règle que tout ministre mis en examen devait démissionner "immédiatement", à l'exception des affaires de diffamation, dans le cadre desquelles cette procédure judiciaire est automatique. La règle serait donc claire: seule une mise en examen peut justifier la démission d'un ministre. Mettre sur la touche un membre du gouvernement sur la base d'une simple enquête préliminaire serait une entorse à la présomption d'innocence. "Dans la situation actuelle, Gérald Darmanin peut rester au gouvernement", a insisté dimanche sur LCI la ministre de la Justice, Nicole Belloubet.
Problème: le gouvernement s'est déjà affranchi de cette ligne. Dans leur pétition, les militants féministes font ainsi valoir que Richard Ferrand, François Bayrou, Marielle de Sarnez et Sylvie Goulard ont été "immédiatement poussés vers la sortie" lorsqu'ils ont été soupçonnés.
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