Une semaine après les révélations du Monde sur l’affaire Benalla, le quotidien a pu s’entretenir longuement avec le principal intéressé. L’ex-chargé de mission de l’Élysée assume sa faute mais dénonce une tentative de déstabilisation politique qui vise Emmanuel Macron.
Alexandre Benalla a été recruté dès l’élection d’Emmanuel Macron en mai 2017. D’une part, il dit s’occuper "des affaires privées du président de la République, parce qu’il a une vie à côté de ses fonctions, avec Brigitte Macron". Il explique par ailleurs être "toujours présent, avec le groupement de sécurité de la présidence de la République (GSPR) et le service privé du président" pour gérer "l’organisation" des déplacements présidentiels. Il indique être payé 6000 euros net par mois comme "tous les chargés de mission".
Le jeune homme de 26 ans affirme ne pas avoir sollicité l’invitation à la manifestation du 1e mai. C’est le chef d’état-major à la préfecture de police, Laurent Simonin, qui lui aurait proposé de venir. Une invitation qu’il a donc acceptée. Concernant le matériel de policier qu’il arbore ce jour-là, il indique qu’il lui a été remis quelques jours avant la manifestation. "L’officier de liaison de l’Elysée vient deux jours avant la manifestation avec un sac qu’il me remet, avec un casque, un ceinturon en cuir, un masque à gaz, un brassard police et une cote bleue marquée police et un grade de capitaine dessus".En fin de journée, place Contrescarpe, il assiste aux affrontements entre CRS et manifestants. Il veut alors donner "un coup de main" car "on ne va pas laisser faire des délinquants". Une attitude qu’il regrette à présent, évoquant une "faute politique et d’image". "Si je n’étais pas collaborateur de l’Elysée, je referais la même chose. Collaborateur de la présidence, je ne le referais pas", souligne-t-il.
Deux mois et demi après les faits, il dit comprendre le "sentiment de trahison" d’Emmanuel Macron même s’il ne le partage pas. "Je n’ai pas le sentiment d’avoir trahi le président de la République, j’ai le sentiment d’avoir fait une grosse bêtise".
|