Le député Christian Jacob, pour Les Républicains (LR), puis le communiste André Chassaigne, au nom des trois gauches (La France insoumise, le Parti socialiste et le Parti communiste), défendront chacun leur motion de censure contre le gouvernement, ce mardi, à partir de 15 heures, depuis la tribune de l'Assemblée nationale.
L'initiative est fréquente - plus de cent motions de censure ont été déposées dans l'histoire de la Ve République, la dernière remontant à 2016. Mais dans les archives du Palais Bourbon, il faut remonter jusqu'à 1980 pour trouver deux motions de censure examinées en même temps. Et encore, à l'époque, face au gouvernement de Raymond Barre, les deux textes provenaient de la gauche: l'un des socialistes, l'autre des communistes. Aujourd'hui, droite et gauche se mobilisent.
Deux textes, deux votes, et une double menace pour Édouard Philippe: si l'un des textes est adopté par 289 députés, soit une majorité absolue, le premier ministre, responsable devant l'Assemblée nationale, devra, selon les termes de l'article 50 de la Constitution «remettre au président de la République la démission du gouvernement». Une vaine entreprise: ni LR, avec 103 députés, ni la gauche, avec 63 élus, même en votant tous les uns pour les autres, ne peuvent tenir tête à l'écrasante majorité LaREM-MoDem.
En cet avant-dernier jour de session extraordinaire de l'Assemblée avant la pause estivale, l'objectif est avant tout de contraindre le premier ministre à s'expliquer sur l'affaire Benalla: Édouard Philippe devra répondre aux interventions de Christian Jacob et André Chassaigne, avant que chaque groupe justifie son vote à la tribune.
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