Emmanuel Macron a jugé mercredi "légitime" l'hommage qui sera rendu aux huit maréchaux de la Première Guerre mondiale, dont le maréchal Pétain, soulignant la complexité de l'homme, "grand soldat" en 14-18 ayant fait des "choix funestes" en 39-45. Organisée samedi aux Invalides par l'état-major des armées et le gouverneur militaire de Paris, une cérémonie prévoit de rendre hommage aux maréchaux qui ont dirigé les combats pendant la Grande Guerre et oeuvré pour la victoire finale.
"Le déroulement de la cérémonie ne prévoit aucunement un hommage à Philippe Pétain", souligne-t-on à l'état-major. Cinq maréchaux sont inhumés aux Invalides - Foch, Lyautey, Maunoury, Fayolle et Franchet d’Esperey - et seront les seuls à être nommément cités, précise-t-on. Des gerbes seront successivement déposées sur les tombeaux du maréchal Foch et du maréchal Lyautey, puis au caveau des gouverneurs, où sont inhumés les maréchaux Maunoury, Fayolle et Franchet d'Esperey. Outre Pétain, les autres maréchaux sont Joffre, enterré à Louveciennes (Yvelines), et Gallieni, inhumé à Saint-Raphaël (Var).
"Le samedi 10 novembre ne seront honorés que les maréchaux présents aux Invalides : Foch, Lyautey, Franchet d’Esperey, Maunoury et Fayolle", avait souligné sur Twitter l'Elysée au terme d'une journée dominée par la polémique suscitée par les propos du président, en marge de son périple "mémoriel" pour marquer le centenaire de la Grande Guerre.
"Le maréchal Pétain a été pendant la Première Guerre mondiale un grand soldat, c'est une réalité de notre pays, c'est aussi ce qui fait que la vie politique, comme l'humaine nature, sont parfois plus complexes que ce qu'on pourrait croire, on peut avoir un grand soldat et avoir conduit à des choix funestes durant la Deuxième" Guerre mondiale, a dit le chef de l'Etat à la presse à Charleville-Mézières (Ardennes). "Je considère qu'il est tout à fait légitime que nous rendions hommage aux maréchaux qui ont conduit aussi l'armée à la victoire et que cet hommage soit rendu, comme il l'est d'ailleurs chaque année par l'armée française", a-t-il plaidé.
"Je ne fais aucun raccourci mais je n'occulte aucune page de l'Histoire."
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