En pleine deuxième vague de la pandémie de coronavirus qui frappe le monde entier, Emmanuel Macron va s'adresser aux Français mercredi soir. Le chef de l'État devrait annoncer une série de mesures plus contraignantes parmi lesquelles l'instauration de couvre-feux dans des grandes villes, dont Paris. Plusieurs autres mesures possibles sont évoquées : interdiction de circuler à partir de 20H00, 21H00 ou 22H00 heures, retour au télétravail, régulation des transports... « Toutes les options sont sur la table » dans les villes les plus touchées, a indiqué son entourage, après la tenue d'un Conseil de défense sanitaire à l'Elysée. Jean Castex a également réuni mardi soir plusieurs ministres dont ceux de la Santé Olivier Véran, l'Economie Bruno Le Maire, de l'Intérieur Gérald Darmanin, de l'Education Jean-Michel Blanquer ou encore de la Justice Eric Dupond-Moretti à Matignon.
Rien ne devrait être annoncé avant l'interview du président mercredi à 19H55 sur TF1 et France 2, qui doit durer 45 minutes, sa première longue intervention sur le coronavirus depuis le 14 juillet. Sa priorité reste plus que jamais « d'éviter un reconfinement général » pour ne pas remettre l'économie et la vie sociale à l'arrêt. Tout reconfinement local semble également écarté à ce stade mais le chef de l'Etat pourrait décider d'imposer des couvre-feux, avec interdiction de sortir entre le soir et le petit matin, comme en Guyane ou durant le printemps à Mulhouse.
« En cas de couvre-feu, tous les acteurs seront concernés. Comment expliquer à un restaurateur qui doit fermer qu'un théâtre peut rester ouvert ? Ce sera extrêmement clair », assure son entourage. « Il ne s'agit pas de prendre une mesure pour quinze jours, un coup on ferme, un coup on rouvre. Il faut des mesures bien plus longues », selon la même source. « Les Français ont besoin de clarté sur le moyen et long terme. Il faut leur donner une trajectoire, un calendrier pour les mois qui viennent », ajoute l'entourage du chef de l'Etat, pour qui les six à huit prochaines semaines seront une période charnière.
« La différence du nombre de morts se chiffre par dizaine de milliers selon les choix qui seront faits. Et l'horaire d'un couvre-feu compte aussi: une heure de différence change la donne », souligne la même source. Et les mesures qu'annoncera le président devraient être mises en place très rapidement car « chaque jour compte ». Un couvre-feu permettrait de limiter les déplacements nocturnes, donc les réunions de famille ou d'amis, en particulier chez les jeunes, dont les fêtes dans des lieux privés, très difficile à contrôler, sont autant de clusters potentiels.
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