Il est sous le feu des projecteurs… et des critiques. Laurent Méric, le « porte-parole d’Enedis » qui a défrayé la chronique ces derniers jours après son passage très décrié à la télévision où il a affirmé que les patients à haut risque vital feraient partie comme tout le monde, des personnes ciblées par les coupures – une sortie qui a fait bondir Matignon et l’Élysée -, est bien connu à Toulouse, dans un autre milieu tout aussi électrique : la politique.
Membre du Parti socialiste, Laurent Méric s’est en effet présenté plusieurs fois face aux électeurs de Balma (Haute-Garonne), aux portes de Toulouse, et au-delà. Après deux mandats d’élu municipal sous la mandature d’Alain Fillola, l’ancien maire (PS) de la ville, battu en 2014 par Vincent Terrail-Novès, il avait pris le leadership de la gauche locale. Candidat malheureux des Municipales 2020, il avait échoué (24,38 %) face au fils de Guy Novès, réélu dès le premier tour (65,37 %). Laurent Méric est aujourd’hui chef de file de l’opposition municipale à Balma.
Mais son visage est aussi familier des électeurs de Toulouse, puisqu’aux Législatives 2014, le socialiste avait brigué le siège de député sur la 3e circonscription de Haute-Garonne, lors d’élections partielles, pour remplacer un certain… Jean-Luc Moudenc, fraîchement élu maire de Toulouse. Il avait recueilli 37,91 % au second tour face à Laurence Arribagé. Ex-directeur territorial d’ERDF Haute-Garonne, Laurent Méric est désormais chef de mission chez Enedis. Présenté comme « porte-parole » sur les plateaux de télévision, il a écopé ces dernières semaines de la (lourde) tâche de présenter le très sensible plan de délestage d’électricité, porté par l’entreprise publique en charge du réseau de distribution. Car face à la crise énergétique, Enedis pourrait, rappelons-le, couper le courant momentanément, çà ou là, en France.
Invité sur le plateau de BFMTV pour faire le point sur les personnes et les territoires désignés comme « prioritaires », en cas de délestages cet hiver, Laurent Méric a assuré, devant un auditoire désabusé : "Les personnes qui sont à haut risque vital ne font pas partie des clients prioritaires définis par les préfectures". Cette prise de parole a ulcéré les locataires de Matignon… et de l’Élysée. Dans leur viseur ? Laurent Méric en personne. « Le porte-parole a parlé avec une empathie de parpaing », a même regretté un conseiller ministériel sur BFMTV, où l’entourage d’Élisabeth Borne n’en a pas fait mystère : « En faisant cette sortie, il a agacé le Président et la Première ministre ». Sans surprise, les oppositions ont rapidement surfé sur la polémique. La patronne du Rassemblement national Marine Le Pen a notamment dénoncé « une extraordinaire régression ».
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