L'avis du conseil scientifique est implacable : il est « indispensable de prolonger le confinement » en France, éventuellement jusqu’à « six semaines au moins ». Alors que le seuil des 1.000 morts dus au coronavirus a été dépassé dans le pays, Olivier Véran a souligné que les six semaines n’étaient à ce stade qu’une « estimation ».
« Le confinement durera vraisemblablement au moins six semaines à compter de sa mise en place » le 17 mars (soit jusqu'à la dernière semaine d'avril), écrit le Conseil, qui dit également « considérer nécessaire un renforcement du confinement », sans se prononcer sur les modalités exactes.
« Le conseil scientifique s’est exprimé en donnant une estimation. Ils ont dit : il faut peut-être se préparer à ce que le confinement dure au-delà de 15 jours (durée minimale annoncée initialement), nous le savons, mais peut-être qu’il pourrait s’étendre jusqu’à une date plus lointaine de 5 ou 6 semaines encore une fois, grande prudence », a tempéré le ministre de la Santé. « Si nous avons la possibilité de lever le confinement plus tôt, nous le ferons évidemment », a-t-il insisté, en réitérant que l’avis du Conseil était « une estimation parmi d’autres ».
Dans leur avis, daté du 23 mars, les membres du Conseil estiment encore que « le confinement est actuellement la seule stratégie réellement opérationnelle, l’alternative d’une politique de dépistage à grande échelle et d’isolement des personnes détectées n’étant pas pour l’instant réalisable à l’échelle nationale. Le confinement doit être strictement mis en oeuvre et bénéficier d’une large adhésion de la population, comme ceci semble être le cas ». Concernant son efficacité ils soulignent également que « trois semaines (…) sont nécessaires pour obtenir une première estimation de son impact ».
Selon le bilan des autorités sanitaires mardi soir, 1.100 décès (+240 en 24 heures, un plus haut) ont été enregistrés à l’hôpital depuis le début de l’épidémie de Covid-19 et 2.516 patients étaient mardi soir en réanimation (+434) sur un total de 10.176 patients hospitalisés. La courbe des décès cumulés, qui doublent tous les 2,5 jours environ en France, continue de suivre de près celle de l’Italie.
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