Brice Hortefeux s'est rendu mardi au Mali. "La nouvelle politique de l'immigration, c'est l'immigration concertée avec les pays d'origine, une discussion d'égal à égal", a-t-il affirmé. De fait, trois accords de "gestion concertée des flux migratoires" ont déjà été signés par la France avec le Sénégal, le Gabon et le Congo et le ministre doit en signer un quatrième ce mercredi au Bénin.
Lors de ses rencontres avec le président Amadou Toumani Touré et le ministre des Maliens de l'extérieur, Badra Alou Macalou, Brice Hortefeux a plaidé sa cause, mettant en avant les avantages que le Mali peut tirer d'un accord bilatéral, notamment une aide accrue au développement, en particulier dans la région de Kayes, à très forte émigration, dont les habitants sont surnommés "les va-t'en-France".
A l'issue de l'entrevue avec le président Touré, Hortefeux a indiqué que celui-ci lui avait "confirmé son accord de principe pour une réunion rapide à Paris du comité franco-malien de l'immigration" pour "examiner de façon concertée les initiatives que nous pourrions prendre". "Le président malien a considéré qu'il s'agissait là d'une première étape d'un processus qui pourrait aller plus loin", s'est-il félicité.
L'opinion publique malienne ne voit pas un accord de gestion concertée des flux migratoires d'un bon oeil. "Cela m'étonnerait que le gouvernement puisse signer un tel accord car les Maliens de l'extérieur sont très sensibles à ce sujet et ils sont importants pour le pays" alors que l'argent qu'ils renvoient représente environ 10% du PIB, affirme Salif Sanogo, journaliste à l'office de radiodiffusion télévision du Mali. L'association malienne des expulsés (AME) avait d'ailleurs déclaré lundi Brice Hortefeux "persona non grata" au Mali. Le convoi officiel était, dans la matinée, accompagné d'une jeep avec des forces de l'ordre pour éviter tout incident.
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