François Fillon a rompu dimanche avec Nicolas Sarkozy dans la perspective de la présidentielle de 2017, en déclarant être "de facto en compétition" avec l'ancien chef de l'Etat. Il explique que l'affrontement entre eux deux "était inévitable". "Pendant cinq ans, j'ai été loyal envers Nicolas. J'ai retenu mes critiques et mes remarques. Peut-être trop d'ailleurs. Ensuite, il y a la défaite. J'ai continué à aller le voir. Pendant chacune de nos rencontres, Nicolas me disait : "t'es le meilleur"; "c'est ton tour". Il m'encourageait. Et puis, à peine sorti, il recevait mes amis pour me critiquer. A un moment, on en a marre", fait valoir celui que Nicolas Sarkozy avait qualifié de "collaborateur". "Evidemment, je vais casser un peu de vaisselle". "Je travaille sur 10 réformes, une feuille de route simple qu'appliquerait un commando de 15 ministres", affirme François Fillon. Au menu, la baisse du coût du travail, la fin des 35 heures, une refonte de l'indemnisation du chômage, la réduction du nombre des fonctionnaires, la fusion régions-départements... "On se fera engueuler pendant six mois. Mais c'est le seul moyen pour en finir avec la spirale du déclin", dit-il. François Fillon, 59 ans, qui considère l'ex-chef de l'Etat, 58 ans, comme son seul concurrent à droite - "A part Sarko, il n'y a pas énormément d'alternatives à droite" -, dit préparer un programme "de vraie rupture". "Nous n'avons pas réalisé la rupture promise", explique-t-il.
|