Dans l'hebdomadaire Le Point Nicolas Sazrkozy analyse la situation actuelle de l'UE, source d'"exaspération" et de "colères" chez les Français qu'il dit comprendre. Mais "ce n'est pas un paradoxe que de plaider tout à la fois pour l'Europe et pour la défense de notre identité, c'est-à-dire la spécificité de notre modèle", veut-il rassurer les Français, nombreux à être réticents envers Bruxelles et sa bureaucratie, comme le montrent les sondages. "Nous devons être Européens et Français", plaide-t-il.
L'ancien président, qui s'était efforcé, durant son quinquennat, à faire du couple franco-allemand le "moteur" de l'UE défend "la création d'une grande zone économique franco-allemande". Alors que l'étendue des pouvoirs dévolus à Bruxelles est régulièrement dénoncée aussi bien à droite qu'à gauche, Nicolas Sarkozy veut supprimer "pas moins de la moitié des actuelles compétences communautaires". Celles-ci "devront demain être assumées par les Etats nationaux, et en regroupant les compétences de l'Europe en une petite dizaine de politiques prioritaires et fondatrices : l'industrie, l'agriculture, la concurrence, les négociations commerciales, l'énergie, la recherche...", écrit-il, alors qu'il n'avait jamais été aussi loin lorsqu'il était à l'Elysée.
Face à "l'échec sans appel" de "la question essentielle des flux migratoires" Nicolas Sarkozy veut "suspendre immédiatement Schengen I et le remplacer par un Schengen II auquel les pays membres ne pourraient adhérer qu'après avoir préalablement adopté une même politique d'immigration".
"C'est une évidence", dit-il. "Ainsi serait-il mis fin au détournement de procédure qui permet à un étranger de pénétrer dans l'espace Schengen, puis une fois cette formalité accomplie de choisir le pays où les prestations sociales sont les plus généreuses (...) Si nous ne réagissons pas rapidement dans les années qui viennent, c'est notre pacte social qui va exploser", met-il en garde.
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