La ministre du Travail Myriam El Khomri s'est efforcée mardi de convaincre les députés des bienfaits de son projet de réforme du marché du travail, lors du coup d'envoi de son examen par l'Assemblée nationale. Le gouvernement n'est pas certain d'avoir une majorité pour le faire voter le 17 mai en première lecture.
Le gouvernement est pris en tenailles entre une partie de la gauche et les syndicats contestataires, pour qui il s'agit d'une "régression sociale", une droite déjà entrée dans la campagne pour la présidentielle de 2017 et un patronat qui tempête contre une réforme jugée trop peu favorable aux entreprises.
Selon les comptes du rapporteur du texte, le député socialiste Christophe Sirugue, il manque à ce stade une quarantaine de voix au gouvernement pour le faire voter. Le gouvernement a refusé jusqu'ici d'envisager le recours à la procédure du 49-3, qui lui permettrait de faire adopter le texte sans vote en engageant sa responsabilité, ce qui serait coûteux en termes d'image à un an de l'élection présidentielle.
Dans une interview à paraître mercredi dans Le Figaro, le secrétaire général de la CFDT critique la radicalisation de la CGT, qui réclame le retrait du texte avec Force ouvrière, notamment, et impute en partie "l'état d'affrontement dans le pays" à l'incapacité du gouvernement à "expliquer le monde dans lequel on est".
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