Alain Juppé, candidat à la primaire de la droite, est venu mardi à Strasbourg avec son concept d'« identité heureuse » en voulant clouer le bec à ses rivaux, qui moquent cette quête et lui font un procès en naïveté. « Contre vents et marées », il portera « l ' idéal » de « l'identité heureuse ». « Je persiste et je signe ! » a-t-il lancé lors d'un meeting après un déjeuner avec des élus et une sage promenade en centre-ville.
Pointant le fort « attachement à l'identité alsacienne » et « le fort patriotisme » de la région, il a consacré tout son discours à l'identité. « Oui, notre identité nationale doit être défendue et je la défendrai », a-t-il affirmé, alors que Nicolas Sarkozy a fait de l'identité un des axes de sa campagne. Le député européen Arnaud Danjean a pris la défense du maire de Bordeaux, taxé parfois d'angélisme par ses détracteurs, vantant un « candidat Juppé qui n'a pas de point faible », « certainement pas sur la sécurité ».
Un peu plus tôt, face à la presse, Alain Juppé avait une nouvelle fois enfoncé le clou sur ce concept d'identité heureuse : « La responsabilité d'un leader politique, ça n'est pas d'en rajouter sur le malheur des temps ou de noircir encore plus la situation, c'est au contraire de montrer que la France a tous les atouts pour repartir de l'avant. » « Avant de dire qu'on était heureux en France, j'ai dit que la situation est grave et que beaucoup de Français souffraient, je ne l'ignore pas », a-t-il ajouté, agacé du procès en naïveté que lui font en particulier les sarkozystes.
Il a encore réaffirmé sa volonté d'un « accord solennel entre la République et les représentants du culte musulman », car « l'islam doit trouver lui aussi les moyens de s'accorder avec la République ». Ce concept d'identité heureuse, initialement une réponse à un livre d'Alain Finkielkraut, Alain Juppé l'avait quelques mois laissé en stand-by, mais il a été remis au goût du jour ces dernières semaines. François Hollande s'est récemment mêlé au débat en expliquant que l'identité n'était « ni heureuse » « ni malheureuse ».
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