François Fillon a réaffirmé lundi que l'emploi de son épouse comme assistante parlementaire était légal, mais beaucoup de questions restent en suspens après son offensive médiatique, sur fond de nouvelles révélations. Penelope Fillon a été l'assistante parlementaire du député François Fillon à partir de 1986, et non 1988 comme l'avait indiqué le Canard enchaîné: de 1986 à 1988, de 1988 à 1990, de 1998 à 2002 puis de mai 2012 à novembre 2013. De 2002 à 2007, elle a eu les mêmes fonctions, mais cette fois pour son suppléant Marc Joulaud, pendant que François Fillon était ministre (2002-2005) puis sénateur (2005-2007).
Soit un total de plus de 15 ans. Sur cette période, elle a percu la somme totale de 680.380 euros nets sur 185 mois de travail, soit une moyenne mensuelle de "3.677 euros nets": le salaire était "parfaitement justifié" et "tous les faits sont légaux et transparents", a réaffirmé François Fillon. Gestion du courrier, tenue de l'agenda, envoi de CV ou demandes d'emplois pour des habitants de sa circonscription dans la Sarthe: "Pendant toutes ces années mon épouse a pris en charge des tâches simples mais essentielles", a répété François Fillon lundi.
Conscient du malaise qui s'est installé ces derniers jours dans l'opinion publique et dans sa propre famille politique, François Fillon, les traits tirés, a donc changé de stratégie de défense en présentant lundi au QG ses «excuses aux Français». Admettant que ses premières réponses dans les médias avaient été «imprécises», il a expliqué ce flottement par la sidération qui l'avait lui-même frappé. «Cette accusation m'est tombée dessus comme un coup de tonnerre. Ça m'a mis un coup à l'estomac. J'ai mis du temps à mesurer que le ciel m'était tombé sur la tête», a-t-il révélé en essayant de fendre l'armure, la main gauche rythmant son propos. «Maintenant, c'est fait. Je suis debout!», a clamé le candidat qui a ensuite vanté «une énergie décuplée» et «une détermination farouche» consécutives à ces épreuves.
Des élus avaient appelé François Fillon à retirer sa candidature pour sauver «l'unité» des Républicains et «l'alternance», le candidat à la présidentielle leur a clairement répondu. Il n'entend en rien renoncer, et balaie d'un revers de la main toute hypothèse de «plan B», à moins de trois mois de l'élection. «Aucune instance n'a la légitimité pour remettre en cause le vote», du mois de novembre, a-t-il assuré. «J'annonce ici même que c'est une nouvelle campagne qui commence.»
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