Alors que les sondages se suivent et se ressemblent dans leur prédiction d'une large victoire pour La République en marche aux élections législatives, le chef de l'Etat semble déjà dans l'après. "Nous allons avoir beaucoup d'élus, presque trop, plus de 400 [sur 577 sièges], il va falloir les encadrer de près pour éviter le foutoir", aurait-il déclaré devant ses conseillers élyséens, comme le rapporte Le Canard enchaîné dans son édition de ce mercredi.
Selon le président de la République, cette potentielle vague s'explique par le "double effet de la présidentielle et du dégagisme". Son secret espoir? D'obtenir une majorité absolue (289 sièges) sans le MoDem de François Bayrou et, surtout, sans les troupes Macron-compatible issues des rangs des Républicains et du Parti socialiste.
Du côté des partis de gouvernements "sortants" du Palais-Bourbon, le réalisme morose s'installe. Alors que le PS s'attend à une Berezina -entre 25 et 35 sièges annoncés et qui comprendraient les alliés radicaux et écologistes.Quant à la droite, elle serre les dents. "On va prendre une très grosse dérouillée", a déclaré au Canard enchaîné François Baroin, chef de file de LR pour le scrutin. "Les gens sont gentils, mais il y a peu de monde dans les réunions. En fait, on parle dans le vide. Rien n'imprime".
À l’occasion d’un déplacement en Bretagne, jeudi, le chef de l’Etat français a plaisanté au sujet de ces frêles embarcations sur lesquelles périssent de nombreux migrants comoriens tentant de rejoindre Mayotte, le département français voisin. « Le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien, c’est différent », avait lancé Emmanuel Macron lors d’un échange avec des responsables d’un centre régional d’observation et de sauvetage.
« Ce sont des propos choquants et méprisants. Le peuple comorien a droit à la dignité et des excuses sont nécessaires », a déclaré à l’AFP Mohamed Bacar Dossar. « L’emploi du mot ‘du’ est méprisant, nous sommes choqués, on attend une mise au point sérieuse de l’Elysée. J’ai convoqué l’ambassadeur de France pour lui faire part de notre indignation », a ajouté le ministre. Les migrants, qui partent notamment de l’île comorienne d’Anjouan, empruntent ces « kwassa-kwassa », des embarcations de fortune, pour rallier les côtes de Mayotte illégalement, parfois au péril de leur vie. Ces traversées ont causé « entre 7000 et 10 000 morts depuis 1995 », selon un rapport du Sénat français de 2012.
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