Invitée à s'exprimer à la Conférence d'action politique conservatrice (CPAC), Marion Maréchal-Le Pen a inscrit ses pas dans ceux de Donald Trump: «Je ne suis pas choquée lorsque j'entends votre président parler de “l'Amérique d'abord”. Je veux la France d'abord pour le peuple français. Comme vous, nous voulons reprendre le contrôle de notre pays.»
La nièce de Marine Le Pen a fait huer l'Union européenne par une salle acquise à ses idées, mais désertée aux deux tiers après le discours du vice-président, Mike Pence, qui l'avait précédée. «Nous, les Français, nous devons maintenant lutter pour notre indépendance, a-t-elle déclaré, après avoir rappelé le soutien de la France à l'indépendance américaine. Notre liberté est entre les mains de l'UE, une idéologie sans terre, sans peuple, sans racines, sans civilisation.»
Elle a aussi dénoncé «la contre-société islamique qui se développe en France. Après quarante ans d'immigration incontrôlée, nous sommes en train de passer de fille aînée de l'Église à petite-nièce de l'islam». «Vive les nations libres!» a-t-elle terminé, en français dans le texte.
Sa venue à la CPAC n'est pas allée sans polémiques. Les reproches adressés à Marion Maréchal-Le Pen par certains conservateurs américains vont de ses idées jugées trop à droite à ses penchants prorusses. Contraint de justifier son invitation, Matt Schlapp, président de l'American Conservative Union (ACU), qui organise la conférence, déclarait avant son intervention: «Je crois que les critiques visent surtout son grand-père et sa tante. Ce sont rarement ses propos qui sont en cause. Écoutons-la. (…) Si elle est sensée, elle pourrait avoir beaucoup de supporters aux États-Unis. C'est une voix intéressante. Je pense qu'elle doit être distinguée des politiques détestables de son grand-père. Et il n'y a rien de mal à renforcer les liens entre les États-Unis et la France.»
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