Au premier jour de sa visite dans sa ville natale, Emmanuel Macron a cherché à convaincre les jeunes d'"être quand même positifs et (d')avancer". "On a des difficultés, on les affronte. Est-ce qu'elles sont impossibles à affronter? Pas du tout! Est-ce que les choses vont moins bien qu'il y a 20 ans sur tous les sujets? Faux!". Il a toutefois reconnu que l'acte désespéré d'un étudiant de 22 ans, qui a tenté de s'immoler par le feu à Lyon, illustrait "les difficultés" de certains étudiants "pour se loger, se chauffer, parfois se nourrir".
Mais quand "on parle des conditions étudiantes, comparons la France aux autres pays", a-t-il ajouté face à quelque 200 étudiants. En insistant sur les mesures prises depuis le début du quinquennat, comme la suppression de 217 euros de cotisation à la sécurité sociale étudiante. C'est nettement supérieur à la baisse de cinq euros des APL" (Aides personnalisées au logement), qu'il a reconnu traîner "comme un boulet".
Emmanuel Macron a débuté son allocution en se disant "très heureux, pour des raisons intimes", de revenir dans la ville où il est né le 21 décembre 1977 et a vécu son enfance. Au premier rang de l'auditorium, était d'ailleurs discrètement assis son père, Jean-Michel Macron, professeur de neurologie à l'université pour encore une année. Il s'agit de sa première visite à Amiens depuis un court déplacement en octobre 2017 ayant suivi celui de l'entre-deux tours de la présidentielle de 2017, tous deux marqués par le sort de l'ancienne usine Whirlpool, l'un des principaux sites industriels de la ville.
Cinq mois après son élection, Emmanuel Macron visitait fièrement l'usine avec un repreneur, largement aidé par l'Etat, qui devait sauver une partie des emplois. Deux ans plus tard, c'est la liquidation de WN, la société choisie pour reprendre le site, désormais devenu une "usine fantôme", selon Patrice Sinoquet, représentant CFDT. "Whirlpool fabrique des chômeurs", proclamait la banderole de tête d'un rassemblement d'une petite centaine de personnes, tenues à distance de l'université. Dans ce contexte, la rencontre prévue vendredi matin entre Emmanuel Macron et les ex-salariés s'annonce rude. "On va lui demander des comptes!", ont-ils prévenu.
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