A quelques jours de la présentation, ce mardi, par le Premier ministre Edouard Philippe du plan de déconfinement , le Conseil scientifique chargé d’éclairer le gouvernement a livré ce samedi soir ses recommandations pour une « levée progressive et contrôlée du confinement », à compter du 11 mai. Au menu, des préconisations au sujet du port du masque, de la réouverture des écoles, des déplacements ou encore du télétravail qui remettent parfois en cause les pistes lancées par le gouvernement. Revue des principaux points.
Le port d’un masque dans les lieux publics --pas seulement dans les transports et les lycées et les collèges-- doit être « systématique » pendant les mois suivants la levée du confinement, selon le Conseil scientifique. Ainsi, pour être faisable, le déconfinement nécessite que des « masques alternatifs de production industrielle ou artisanale anti-projection » soient « disponibles pour l’ensemble de la population et distribués en priorité aux personnes en contact régulier avec le public ». Les lieux recevant du public doivent proposer à leurs clients ou usagers des masques de protection et des solutions hydro-alcoolique. « Un manquement à ces règles doit pouvoir aboutir à une fermeture administrative de ces lieux », selon l’avis.
Les déplacements d’une région à l’autre par transports en commun pourraient à nouveau être autorisés dès lors que les mesures barrière et les règles de distanciation sociale sont respectées. Les transports urbains et péri-urbains devraient reprendre avec leurs cadences habituelles. Un « étalement des horaires » des salariés, ajouté au maintien du télétravail, devrait éviter une saturation des transports en commun à certaines heures. Les transports internationaux sont eux très fortement déconseillés jusqu’à l’été, pour « réduire le risque de réintroduction du virus sur le territoire national ». Les voyageurs s’exposent à des mesures de quarantaine à l’arrivée à leur destination comme au retour en France. Le Conseil recommande également « une multiplication de l’offre » de transports scolaires pour que les élèves soient moins serrés.
« Le port de masque doit être obligatoire » pour les collégiens et les lycéens, indique le Conseil, considérant en revanche le port du masque « impossible » en maternelle et adaptable en fonction de l’âge en primaire.
Les règles de distanciation sociale en vigueur de façon générale dans la société devraient être adoptées dans tout l’établissement, les tables étant notamment écartées d’un mètre en classe. Les établissements devraient également faire en sorte que les élèves d’une classe ne croisent pas les élèves d’une autre classe ou que les élèves d’un même niveau ne croisent pas les élèves d’un autre niveau, pour repérer les élèves à risque en cas de contamination. Et « si c’est possible », qu’ils déjeunent tous en classe, à leur table. Les parents sont invités à prendre la température des enfants chaque jour avant le départ pour l’école. En cas de symptômes, l’enfant ne devrait pas s’y rendre et les parents devraient prendre avis auprès de leur médecin traitant. L’instance préconise également une « évaluation individuelle du risque » pour les enseignants « présentant des facteurs de risque » tels qu’une maladie chronique, à réaliser par leur médecin traitant avant le 11 mai.
« Dans l’état actuel des connaissances, le télétravail doit être favorisé pour cette catégorie de personnel », sauf si l’évaluation individuelle du risque conclut à la possibilité d’un « travail en présentiel ».Le Conseil était de son côté favorable à ce que les crèches et établissements scolaires restent fermés jusqu’en septembre, souligne-t-il dans un second avis publié en même temps, portant sur les mesures nécessaires à un déconfinement. « Le Conseil scientifique a pris acte de la décision politique de réouverture prudente et progressive des établissements scolaires à partir du 11 mai prenant en compte les enjeux sanitaires mais aussi sociétaux et économiques », souligne l’instance dans cette note.
|