Nicolas Bedos a annoncé sur les réseaux sociaux, et confirmé à l’AFP, le décès de son père Guy Bedos. Le célèbre humoriste qui avait instauré dans ses spectacles la « revue de presse », sa marque de fabrique, est décédé à l’âge de 85 ans. Redresseur de torts à la fois tendre et féroce, Guy Bedos, était un comique-citoyen engagé à gauche, pas toujours charitable avec sa famille de pensée, qui s’était aussi illustré au cinéma et au théâtre.
« Je me sens d’abord humoriste et satiriste. C’est ça ma religion. Donc libre de toute espèce de laisse qui pourrait me tenir. Je veux pouvoir tout dire, y compris des conneries » Un demi-siècle après ses débuts, il a fait ses adieux au one-man-show, à l’Olympia, en 2013. Mais il a continué à faire du théâtre. Sa longévité, il l’expliquait ainsi à « Libération » : « Je pense, par ma résistance affichée à tous les pouvoirs, être devenu un porte-parole ».
Il adorait jouer les éditorialistes, muni de ses fameuses fiches, exerçant sa verve contre la famille Le Pen, ses gibiers de choix, mais aussi Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé, Nadine Morano - qui le poursuivit pour diffamation mais perdit son procès en 2015 -, ou François Hollande et Manuel Valls.Car, au fil des ans, le défenseur des sans-papiers (il manifestait encore en faveur des migrants de Calais à 80 ans), l’admirateur du Camus de l’Algérie solaire et du combat pour les libertés, réservait ses piques les plus vachardes à son camp.
Petit gabarit aux cheveux devenus blancs, aux yeux noirs restés espiègles, ce sniper appartenant à « la gauche couscous » canardait avec virulence « la gauche caviar » en précisant : « je ne peux pas être déçu par la droite, vu que la droite, je m’en tape. Il n’y a que la gauche pour me décevoir ». Ceux qui ne l’aimaient pas le traitaient de « méchant » : « On m’a collé cette réputation, ce que je récuse. Je ne cherche pas à blesser à tout prix. Mais je peux être violent, oui »
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