Alors que les députés ont repris, mercredi 18 novembre, l'examen de la proposition de loi "sécurité globale", la question de la liberté de la presse continue de cristalliser les passions. Lors d'une conférence de presse consacrée à l'activité des forces de l'ordre, le ministre de l'Intérieur a évoqué le cas d'un journaliste qui s'était plaint d'avoir été menacé d'être interpellé, la veille, lors de la manifestation organisée aux abords de l’Assemblée nationale contre ce texte. "Ce journaliste ne sait pas rapproché de la préfecture de police de Paris, contrairement à certains de ses collègues, pour couvrir cette manifestation", a fait valoir Gérald Darmanin.
"Je rappelle donc, que si des journalistes couvrent des manifestations, conformément au schéma de maintien de l'ordre, ils doivent se rapprocher des autorités, en l'occurrence du préfet du département (...), pour se signaler, pour être protégés également par les forces de l'ordre, pour pouvoir être distingués, pour pouvoir rendre compte [de leur] travail de journaliste dans ces manifestations", a avancé Gérald Darmanin. Une déclaration qui a provoqué de vives critiques au sein de la profession.
Quelques heures plus tard, le ministre de l'Intérieur a rectifié ses propos. Sur Twitter, il a finalement affirmé que le schéma national du maintien de l'ordre qu'il a présenté en septembre "prévoit que les journalistes peuvent, sans en avoir l'obligation, prendre contact avec les préfectures en amont des manifestations".
Plusieurs journalistes se sont également plaints, mardi soir, d'avoir été empêchés de filmer des interpellations et la dispersion de la manifestation après des heurts avec les forces de l’ordre. L'un d'eux, employé de France Télévisions, a été arrêté lors de cette manifestation et placé en garde à vue avant d’être libéré mercredi. Il a écopé d'un rappel à la loi, selon la préfecture.
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