Les nationalistes corses Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni ont remporté dimanche une victoire électorale leur donnant les clés de la future collectivité territoriale unique, un triomphe dont ils ont appelé le gouvernement "à prendre la mesure" en ouvrant des négociations sur les dossiers qu'ils défendent. "Paris a aujourd'hui à prendre la mesure de ce qui se passe en Corse", a réagi la tête de la liste Pè a Corsica (Pour la Corse), l'autonomiste Gilles Simeoni, après le scrutin, marqué par le score historique des nationalistes (56,5% des suffrages) et aussi par un fort taux d'abstention (47,5%).
Le Premier ministre Edouard Philippe lui a répondu quelques heures plus tard, en l'appelant pour lui adresser des "félicitations républicaines" et en se disant prêt à le recevoir à Paris "dès l'installation de la nouvelle collectivité", a-t-on déclaré à l'AFP dans l'entourage du chef du gouvernement.
Lui aussi, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a tenu à assurer "les nouveaux élus de la disponibilité du gouvernement pour, dans un esprit d'écoute, de dialogue et de respect mutuel, accompagner la création de la nouvelle collectivité et répondre aux nombreuses attentes exprimées par les Corses à l'occasion de ce scrutin".
Mais l'échange entre le chef du gouvernement et l'homme fort de l'Île de Beauté est allé plus loin, a ensuite précisé M. Simeoni devant des journalistes: "Je lui ai dit qu'au-delà de la politesse protocolaire, nous attendions et espérions un véritable dialogue avec l'Etat et que jamais les conditions n'avaient été aussi favorables pour que la question corse (...) se règle de façon apaisée et durable par une solution politique".
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