Le directeur de la police nationale Éric Morvan assure n’avoir été au courant d’aucun des agissements du collaborateur de Macron, qui a selon lui "un peu perdu les pédales". Il a affirmé n’avoir été informé de la présence d’Alexandre Benalla à la manifestation du 1er mai à Paris qu’après la parution de l’article du Monde révélant l’affaire, le 18 juillet.
Dans cet article, le quotidien avait révélé que ce collaborateur d’Emmanuel Macron, qui accompagnait des policiers comme "observateur" selon l’Élysée, avait été filmé en train de frapper un manifestant."Je n’ai été informé de la présence de M. Benalla sur les événements du 1er mai qu’à la lecture du journal Le Monde. Je n’étais pas dans la boucle apparemment restreinte de ceux qui savaient. L’IGPN (l’Inspection générale de la police nationale, ndlr) pas davantage", a déclaré Éric Morvan, lors de son audition devant la commission d’enquête du Sénat.
"Les violences exercées sont des faits extrêmement graves, inacceptables, commis par un jeune homme à mon avis qui a un peu perdu les pédales, qui a eu un peu la grosse tête".
Morvan a indiqué avoir "croisé une dizaine de fois" Alexandre Benalla, lors de déplacements auxquels participait le président de la République. La dernière fois remonte au 14 juillet, "dans la tribune officielle". "Je n’ai jamais eu à échanger avec lui d’autres propos que de courtoises salutations", a raconté Éric Morvan, qui n’a "jamais remarqué de sa part une attitude déplacée".
En ce qui concerne la sanction contre Alexandre Benalla, une mise à pied de 15 jours, le chef de la police a affirmé qu’il aurait "pris exactement la même décision" s’il avait été à la place du directeur de cabinet de la présidence, Patrick Strzoda. "Ce n’est pas une sanction clémente", a-t-il jugé. Dans un communiqué, les avocats de Benalla ont expliqué lundi que leur client avait voulu "prêter main forte" aux policiers face aux manifestants, évoquant un "apparent dépassement des capacités opérationnelles des policiers sur place". "C’est une plaisanterie !", a répondu Morvan. "Quand vous regardez les images, vous voyez de nombreux fonctionnaires de police. Vous ne voyez pas que la police était particulièrement fébrile".
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