Un couvre-feu à 18 heures sera mis en place à partir de samedi "pour au moins 15 jours" sur l'ensemble du territoire métropolitain pour faire face à l'épidémie de Covid 19, a indiqué jeudi le Premier ministre, Jean Castex. "Le nombre de nouveaux cas est plus faible depuis début janvier dans les départements qui étaient déjà concernés par ce couvre-feu avancé. De plus, la circulation du virus n'est plus restreinte à l'Est de la France comme fin décembre mais égale sur tout le territoire, d'où l'utilité d'un élargissement de la mesure", a justifié le Premier ministre.
"Sauf les exceptions liées aux missions de service public, tous les lieux, commerces ou service recevant du public, seront fermés à 18 heures", a précisé le chef du gouvernement. Pour éviter les concentrations des clients, Jean Castex a rappelé aux commerces les possibilités d'ouverture sur les "pauses déjeuner, voire le dimanche, en fonction des concertations locales effectuées avec les préfets". Néanmoins, le Premier ministre a prévenu que le couvre-feu pourrait laisser place "sans délai" à un nouveau reconfinement en cas de "dégradation épidémique forte". La dernière fois qu'un couvre-feu a été mis en place à grande échelle, à l'automne, il n'avait duré que sept jours avant d'être remplacé par un confinement national.
À compter de lundi, les conditions d'entrée sur le territoire vont être fortement durcies. Tous les voyageurs qui souhaitent venir en France en provenance d'un pays extérieur à l'Union européenne devront effectuer un test sur place avant de pouvoir venir. Ces personnes devront également "s'engager sur l'honneur à s'isoler pendant sept jours une fois arrivées en France, puis à refaire un deuxième test PCR à l'issue", a ajouté le Premier ministre.
Les voyageurs provenant de certains pays de l'Union européenne ne seront pas concernés pour l'instant. Concernant la Guyane, Mayotte et La Réunion, des tests seront désormais obligatoires au retour de ces destinations vers l'Hexagone - ce n'était pas le cas jusqu'à maintenant -, comme au départ de la métropole. Si le variant britannique est "potentiellement plus contagieux chez les enfants", selon le ministre de la Santé Olivier Véran, les écoles néanmoins restent ouvertes. Mais le protocole sanitaire dans les cantines est renforcé. Le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a annoncé que "chaque classe mangera ensemble à la même table, pour ne pas avoir de brassage. En dernier recours, on peut avoir également des repas à emporter". Les activités sportives scolaires et extrascolaires en intérieur sont suspendues jusqu'à nouvel ordre. De plus, une campagne massive de test sera menée en milieu scolaire et doit permettre de dépister jusqu'à un million d'enfants et d'enseignants par mois.
Par ailleurs, les étudiants de première année à l'université pourront reprendre par demi-groupes les travaux dirigés en présentiel à partir du 25 janvier, a annoncé Jean Castex. Cette mesure s'étendra ensuite, "si la situation sanitaire le permet, aux étudiants des autres niveaux", a ajouté le Premier ministre, en exprimant la "préoccupation" du gouvernement face au "profond sentiment d'isolement, mais aussi aux vraies difficultés pédagogiques" des étudiants. Le nombre de psychologues dans les universités sera également doublé ce semestre.
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