Le gouvernement a dévoilé lundi un arsenal rénové de sanctions contre les chômeurs qui ne respectent pas certaines obligations, dont plusieurs syndicats ont dénoncé la sévérité. Le ministère du Travail a présenté aux partenaires sociaux une échelle de sanctions totalement remodelée. Certaines ont disparu - comme celles pour refus d'une formation -, d'autres ont été allégées - 15 jours au lieu de deux mois en cas d'absence à un entretien.
Quant aux autres manquements, comme l'insuffisance de recherche d'emploi, ils seront passibles de sanctions plus graduelles: allocations suspendues pendant un mois la première fois, pendant deux mois la deuxième fois et pendant quatre mois la troisième fois. Au deuxième et troisième manquement, l'allocation ne sera pas seulement suspendue mais définitivement amputée. Ces suppressions de droits seront en outre décidées directement par Pôle emploi, alors que l'aval du préfet était jusque-là nécessaire.
Il s'agit d'un "renforcement" de l'échelle des sanctions, ont réagi Michel Beaugas (FO) et Yvan Ricordeau (CFDT). Quant à Denis Gravouil (CGT), il a déploré un "blanc-seing donné à Pôle emploi pour accélérer les radiations".
Dans un entretien à L'Opinion, la ministre du Travail Muriel Pénicaud assure que l'échelle de sanctions exposée aux partenaires sociaux n'est qu'une "proposition", qui sera "discutée" avec les syndicats et le patronat. Emmanuel Macron avait promis de rendre les sanctions "justes et crédibles". Il présentait le renforcement du contrôle des chômeurs - avec des équipes de contrôle portées de 200 à 1.000 agents d'ici 2020 . Fin décembre, face à une polémique naissante, E. Macron avait assuré que le gouvernement ne voulait pas "mettre de la suspicion derrière chacun" mais poursuivre "les quelques-uns qui abusent des règles". "Il n'y a rien de choquant" à contrôler les chômeurs, estimait-il.
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