"C'est d'une tristesse incroyable à l'intérieur de cette salle": le climatologue français Jean Jouzel résumait ainsi, au sortir de la réunion plénière des chefs d'Etat, l'ambiance qui règnait chez ceux qui espéraient encore du Somme vendredi soir.
Ce samedi matin, la conférence a "pris note" de l'Accord de Copenhague, adopté la veille par 28 pays industrialisés et émergents. Un terme juridiquement et politiquement moins engageant qu'une adoption formelle par consensus, qu'a rendu impossible les divergences entre pays en développement.
L'"Accord de Copenhague" un peu vite annoncé comme acquis, vendredi soir, par Barack Obama et Nicolas Sarkozy , a finalement dû être soumis dans la nuit à l'assemblée plénière. Bien que jugé "insuffisant" par les deux présidents - Nicolas Sarkozy y voyant cependant "le meilleur accord possible" - le document, de trois pages à peine, fixe comme objectif de limiter le réchauffement planétaire à 2 degrés par rapport aux niveaux pré-industriels.
Si l'accord a suscité des débats houleux, c'est qu'il a été négocié en secret, derrière des portes closes, en contradiction avec les règles multilatérales des Nations unies, par une sorte de G-20 élargi, essentiellement les Etats-Unis, l'Europe et les grands pays émergents comme la Chine, l'Inde, l'Afrique du Sud et le Brésil - qui sont à eux tous les principaux émetteurs de gaz à effet de serre. Cet accord a minima appelle les pays industrialisés et les pays en développement à affirmer leurs engagements de réduction de gaz à effet de serre par écrit d'ici à la fin janvier et prévoit des mécanismes garantissant la transparence de leur mise en oeuvre. Mais il ne fixe pas de date pour un "pic" au-delà duquel les émissions commenceraient à décroître.
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