François Hollande "envisage de nommer" Jacques Toubon à la succession de Dominique Baudis, personnalité issue des rangs de la droite, décédé en avril. Ancien ministre de la Culture du gouvernement Balladur (1993-1995), puis garde des Sceaux du gouvernement Juppé (1995-1997), l'ex-maire du XIIIe arrondissement de Paris a été une figure du RPR des années 1980 et 1990.
"Nommer à ce poste un homme qui s'est prononcé contre l'abolition de la peine de mort, contre la dépénalisation de l'homosexualité, est un signal négatif sur la capacité de cette institution à rendre des décisions propres à favoriser la non-discrimination et la défense des citoyens quelles que soient leurs origines, leurs sexualités, leurs opinions", selon les députés Yann Galut et Alexis Bachelay.
Même argument chez les Jeunes socialistes, "extrêmement surpris et inquiets" de cette "potentielle nomination" d'un homme ayant "voté contre l'abolition de la peine de mort et la dépénalisation de l'homosexualité." Quant au député Razzy Hammadi, il a jugé ce choix "inopportun, incompréhensible, inacceptable". Sénatrice centriste, Nathalie Goulet n'a pas été plus tendre en parlant de "mauvaise pioche, très mauvaise pioche" au sujet du "recyclage" d'un "retraité multicartes".
Cette nomination doit encore franchir l'obstacle du vote des commissions parlementaires compétentes où une majorité négative des trois cinquièmes peut bloquer la nomination.
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