Richard Ferrand a-t-il tenté d'enrichir son épouse lorsqu'il était à la tête des Mutuelles de Bretagne? Les trois juges d'instruction lillois en charge de l'affaire ont en tout cas, dans la nuit de mercredi à jeudi, après plus de 13 heures d' une audition « musclée », mis en examen le président de l'Assemblée nationale et député du Finistère pour « prise illégale d'intérêts ». Il est reproché à ce proche d'Emmanuel Macron, d'avoir poussé les Mutuelles de Bretagne, organisme à but non lucratif qui fédère les mutuelles de santé, à louer des locaux à la société immobilière de sa compagne – qui n'était même pas encore officiellement créée – afin d'y installer un centre de santé. Un accord controversé qui avait permis à l'intéressée d'obtenir un prêt bancaire avantageux et de devenir in fine, propriétaire des lieux.
Dans un communiqué, Richard Ferrand a réagi, peu avant 1 heure du matin, expliquant « prendre acte de cette mesure procédurale qui va lui permettre de se défendre dans ce dossier en bénéficiant de tous les droits attachés à ce statut ». Il ajoute qu'il reste « serein sur l'issue de sa procédure » et « déterminé à poursuivre la mission que lui ont confiée ses pairs et ses électeurs au service de la représentation nationale et de son pays ». Des propos qui laissent penser que le président du Perchoir n'a pas l'intention de démissionner.
L’enquête se poursuit dans l’affaire des emplois présumés fictifs des assistants d’europarlementaires MoDem. François Bayrou et Marielle de Sarnez sont auditionnés depuis la matinée du mercredi 11 septembre par la police judiciaire, ont fait savoir plusieurs sources proches du dossier.
Le président du parti centriste et l’ancienne députée européenne sont entendus sous le régime de l’audition libre dans les locaux de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) à Nanterre, ont précisé ces mêmes sources, alors que Sylvie Goulard, ex-eurodéputée et nouvelle commissaire européenne française, avait été entendue mardi dans le cadre de la même affaire. L’audition libre, à la différence de la garde à vue, se déroule sans coercition.
L'audience au tribunal correctionnel de Bobigny au cours de laquelle Jean-Luc Mélenchon sera jugé pour "actes d'intimidation contre l'autorité judiciaire, rébellion et provocation" n'aura lieu que la semaine prochaine, mais Jean-Luc Mélenchon fait déjà monter la pression. Il avait commencé par des allusions sur son blog, au moment de sa visite à Lula, en prison pour corruption, au Brésil."Il n'y avait pas eu de procès politique en France depuis la période de la guerre d'Algérie", avait-il affirmé. Une assertion reprise encore dimanche 8 septembre dans une étonnante tribune publiée dans le JDD, cosignée par Lula, l'ex-président uruguayen et 200 autres personnes.
Anticipant la peine que la justice pourrait éventuellement prononcer à son encontre (les actes d'intimidation envers les représentants de l'Etat peuvent être punis de dix ans de prison), le chef de file des Insoumis se compare encore et toujours à Lula : "C'est la même méthode" qui serait employée contre lui que celle qui aurait été utilisée pour condamner le président brésilien, avec "les mêmes incriminations sans preuves et violations des droits de la défense".
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