Une nouvelle grève est déjà programmée à la SNCF pour le dimanche 8 et le lundi 9 avril prochains. L'exécutif reste inflexible sur le fond, mais laisse transparaître quelques signes d'inquiétude. "Preuve de cette préoccupation : Édouard Philippe annule son déplacement prévu ce week-end au Mali ; il préfère suivre ce deuxième épisode de la grève depuis l'hôtel de Matignon, à Paris.
Si Emmanuel Macron reste silencieux, le Premier ministre, lui, continue à répéter que, quoi qu'il arrive, cette réforme se fera. Sauf qu'aujourd'hui, on a senti une inflexion sur la forme : lors du Conseil des ministres, le président de la République a demandé au gouvernement d'expliquer la réforme sans stigmatiser personne. Faire de la pédagogie pour éviter deux risques : que le mouvement dimanche et lundi soit à nouveau un succès et que les Français soutiennent de plus en plus les cheminots.
Les appels à la grève contre la réforme de la SNCF ont été très suivis par les cheminots ces mardi et mercredi. Et, alors qu'on annonce un retour progressif à la normale ce jeudi, le sondage Elabe indique que les Français sont désormais une majorité relative à appuyer la mobilisation des grévistes. En effet, s'ils n'était que 34% à approuver cette initiative le 14 mars dernier, ils sont sont à présent 44% tandis que la tendance inverse passait de 43% à 41% dans le même temps.
Maintenant, Emmanuel Macron est devant deux possibilités: soit il cède quelque chose aux grévistes, et on va voir dans les prises de parole du Premier ministre et dans les prochaines heures ce qu’il dira; soit il compte sur une usure du mouvement, sur le fait que les grévistes vont aussi se lâcher, une forme de guerre de nerfs, et sur le fait que finalement le gouvernement va tenir et in fine, il arrachera cette réforme et fera plier les grévistes.
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