Patrick Buisson sort un livre sur le quinquennat de Nicolas Sarkozy intitulé "La Cause du peuple". L'ex-conseiller règle ses comptes avec l'ex-chef de l'Etat en pleine bataille de la primaire de la droite pour 2017.
Manipulations contre ses adversaires, phrases assassines de l'ancien président sur ses rivaux... Dans un pavé de 464 pages, sous-titré "L'histoire interdite de la présidence Sarkozy" et dont L'Express publie des extraits, le politologue et historien mêle anecdotes et réflexions, visiblement nourries d'amertume, sur ce "trader de la politique", "moteur à deux temps fonctionnant au mélange d'un discours dur et d'une pratique molle".
Parmi ses confidences, celui qui a été condamné pour atteinte à la vie privée, après avoir enregistré longuement à son insu Nicolas Sarkozy, affirme que ce dernier a laissé, en 2006, "des bandes de blacks et de beurs" agresser des "jeunes blancs" anti-CPE pour reprendre ensuite le contrôle de la situation face à son rival Dominique de Villepin. Il fait dire à Nicolas Sarkozy, lors d'une autre manifestation anti-CPE: "On laissera (les casseurs) faire leurs courses chez Darty et à Go Sport". Le ministre de l'Intérieur était ensuite apparu sur les lieux, "fier de montrer à quel point il maîtrisait la situation face à un Premier ministre englué dans un affrontement mortifère avec la jeunesse".
L'ex "gourou" de Sarkozy affirme qu'entre les deux tours de la présidentielle de 2007, le candidat Sarkozy lui a demandé: "Appelle (Jean-Marie) Le Pen... Demande-lui ce qu'il veut (...) S'il faut le recevoir maintenant, je le recevrai." Il assure aussi qu'il avait demandé à ses troupes de "faire remonter une cinquantaine de signatures d'élus au candidat Le Pen" pour qu'il puisse concourir. Et l'ex-chef de l’État aurait affirmé en 2005 devant des proches: "Les valeurs du Front national sont celles de tous les Français."
Réputé avoir la dent dure en privé, Nicolas Sarkozy peut même être assassin si l'on en croit les mots que lui attribue Buisson: Jacques Chirac serait "corrompu", François Fillon "un pauvre type, minable" et Dominique Strauss-Kahn, "un dégoûtant personnage" qu'il avait "de quoi faire exploser en plein vol" en vue de la présidentielle de 2012.
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