Emmanuel Macron ne pouvait pas se tenir trop longtemps éloigné de l’« effet Raoult », comme dit un proche du chef de l’Etat. Jeudi 9 avril, le président de la République s’est rendu à Marseille pour rencontrer le microbiologiste Didier Raoult, patron de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection, devenu célèbre dans le monde entier pour avoir promu l’hydroxychloroquine comme remède – controversé – au Covid-19. Une visite surprise, qui n’avait pas été annoncée à la presse et s’est effectuée sans journalistes.
Plus tôt dans la journée, M. Macron s’était déjà rendu, sans avoir convié la presse, à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) pour y rencontrer des équipes hospitalo-universitaires impliquées dans le programme de recherche européen Discovery, chargé de lutter contre l’épidémie. Mais c’est bien sa visite marseillaise qui capte toute l’attention, à quatre jours d’une nouvelle allocution du chef de l’Etat, prévue lundi 13 avril.
Officiellement, l’objectif de la journée était de « faire le point sur la question des traitements, au lendemain d’un échange avec le directeur général de l’OMS [Organisation mondiale de la santé] sur les vaccins », explique-t-on dans l’entourage de M. Macron. Il ne faudrait pas donner le sentiment de favoriser telle ou telle équipe scientifique, alors que le débat autour de l’hydroxychloroquine fait rage. Cette dernière n’est autorisée, pour l’heure, que dans le traitement de cas graves.
Mais de nombreuses voix sur la scène politique, à droite en particulier, plaident en faveur de sa généralisation à tous les malades du Covid-19. « Ce n’est pas au président de trancher ce débat, il doit être tranché scientifiquement, estime-t-on dans son entourage. Une visite ne légitime pas un protocole scientifique, elle acte et marque l’intérêt du chef de l’Etat pour des essais thérapeutiques, qu’ils soient prometteurs ou pas. »
|