L'ancienne présidente du Medef Laurence Parisot a vivement réagi mercredi à la lettre de son successeur Pierre Gattaz lui demandant d'observer "une obligation de réserve" dans les médias, évoquant "un superbe exemple de misogynie". "Que tous ceux et celles qui ont envie de lire la lettre la lise, parce que c'est aussi, franchement, un superbe exemple de misogynie. "Femmes, taisez-vous!"", a déclaré Mme Parisot mercredi au micro de RMC-BFMTV.
Elle était interrogée sur la missive datée de lundi que lui a adressée son successeur à la tête de l'organisation patronale et que le Monde s'est procurée mardi soir. "Votre statut d'ancienne présidente du Medef et de présidente d'honneur, vous impose plus qu'à quiconque, et comme à vos prédécesseurs, une obligation de réserve dans votre commentaire sur l'action de notre institution", écrit M. Gattaz.
Se disant "choqué" de "certaines" des positions récentes de sa prédécesseure sur des sujets qu'il portait, l'actuel patron des patrons l'appelle à l'"unité patronale". "C'est une façon stupéfiante et même choquante de réécrire l'histoire, c'est comme s'il souhaitait que, de Gattaz à Gattaz, il ne se soit jamais rien passé", s'est exclamée mercredi Mme Parisot, en référence à Yvon Gattaz, le père de Pierre, qui a également été président du CNPF (nom du Medef de l'époque) de 1981 à 1986.
"D'abord je n'ai pas reçu cette lettre, celle-ci a été adressée plus rapidement au Monde que mise dans une boîte aux lettres et ensuite quand on lit ce que reproduit le Monde, on constate que mon successeur me demande de ne plus m'exprimer et surtout de ne plus faire état du fait que j'ai été présidente du Medef", a-t-elle détaillé. Elle fait référence à l'avant-dernier paragraphe de la lettre, l'enjoignant: "à tout le moins, il nous semble important que vous puissiez veiller, quand vous intervenez dans les médias, à ce que la mention "ancienne présidente du Medef" ne soit pas mentionnée".
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