Le catalogue donne le vertige: dix projets de loi en six mois, un nombre équivalent d'arbitrages sur des sujets aussi éruptifs que Notre-Dame-des-Landes ou aussi décisifs que le Grand Paris, et des chantiers à lancer aussi majeurs que la réforme des retraites ou la révision des lois de bioéthique. Pour tenir le calendrier qu'il s'est fixé à lui-même, «l'orchestre» gouvernemental - pour reprendre la métaphore fétiche d'Édouard Philippe - devra faire preuve de vélocité autant que de virtuosité.
Tout cela peut-il tenir en six mois sans surchauffe, sans reports et sans «couacs» . Pour l'heure, là n'est pas l'essentiel. En cette séquence privilégiée de communication qu'est la période des vœux, l'objectif premier est d'afficher une ambition réformatrice intacte et une ardeur inentamée à la tâche.
Plus précisément, cet affichage macronien recèle deux messages complémentaires mais distincts. Le premier, c'est de convaincre que le rythme est une preuve d'efficacité, sinon de réussite. Le second, de faire du respect intégral et scrupuleux des promesses de campagne un gage de sérieux. «Je fais ce que j'avais dit», tel est le leitmotiv présidentiel, énoncé avec fierté - «ça faisait longtemps que ce n'était pas arrivé», avait-il crânement souligné dans son entretien sur France 2.
Cette insistance, déclinée de discours en cérémonie de vœux, se veut une réponse au discrédit de la politique. Plus encore que la loi de moralisation, ce respect des promesses faites en période de campagne est destiné à redonner confiance dans la parole politique.
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