Comme prévu, Emmanuel Macron a joué sa partition devant les eurodéputés réunis à Strasbourg. Etat de droit, souveraineté économique, culture, sujets migratoires, climat, rien n’a été oublié par le chef de l’Etat. A l’occasion d’un discours d’une vingtaine de minutes au Parlement européen pour définir ses chantiers prioritaires pour la présidence tournante l’UE ces six prochains mois, le Président de la République a exhorté les Européens à davantage « d’audace » pour que l’Union européenne s’affirme comme une « puissance d’avenir », « souveraine » et qu’elle ne demande d’aucune autre puissance étrangère.
« Tous ensemble, face à la tyrannie de l’anecdote et des divisions entre Européens, nous avons à retrouver, le sens de l’unité, le goût du temps long, au fond la nécessité de l’audace » a-t-il appelé, en invoquant l’un des pères fondateurs de l’Europe. « C’est ce que Robert Schuman appelait le sens des 'efforts créateurs’ », qui ont, selon le président de la République, « fait notre Europe ».
Signe de ce volontarisme européen affiché, le chef de l’Etat a plaidé pour un « nouvel ordre de sécurité » avec l’Otan, face à la Russie et a défendu « un dialogue franc et exigeant » avec Moscou alors que les tensions avec les Occidentaux se sont multipliées ces derniers jours sur le dossier ukrainien. Ce « nouvel ordre de sécurité », Emmanuel Macron compte le bâtir « entre Européens » et le partager avec les alliés de l’Union, « dans le cadre de l’Otan » avant toute négociation avec la Russie a-t-il expliqué aux parlementaires européens
Le chef de l’Etat a également surpris par une autre annonce, sur le plan des « valeurs qui « font l’unité » de l’Europe. Au lendemain de l’élection de Roberta Metsola, Maltaise de 43 ans anti-IVG à la tête du Parlement européen, Emmanuel Macron a insisté pour « actualiser » la Charte des droits fondamentaux de l’UE en y intégrant l’environnement et le droit à l’avortement.
Emmanuel Macron plaide ainsi pour que l’Europe soit « plus explicite sur la protection de l’environnement ou la reconnaissance du droit à l’avortement » a-t-il expliqué, suscitant applaudissements dans l’hémicycle strasbourgeois, unanimement attaché à ce droit fondamental, en dépit des convictions personnelles de la nouvelle présidente maltaise du Parlement européen.
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