Ce mardi matin, premier duel à distance à une heure d'intervalle entre Manuel Valls et Vincent Peillon, qui ont dévoilé leurs programmes pour la primaire de la gauche. L'ancien Premier ministre affiche un nouveau slogan : "Une République forte. Une France juste". Il se place au-dessus de la mêlée et cible un adversaire : le candidat des Républicains. "Je refuse cette vaste purge que nous prépare François Fillon", a déclaré Manuel Valls.
Vincent Peillon tacle lui, sans le nommer, Manuel Valls et ses méthodes, celles d'"une gauche qui croit devoir adopter les postures de la droite pour gouverner." Les deux candidats occupent le même créneau : celui de la gauche sociale-démocrate. Ils assument tous deux le bilan du quinquennat. Mais Vincent Peillon se montre plus critique, il souhaite abroger l'une des principales mesures de la loi Travail qui donne aux accords d'entreprise la primauté sur les accords de branche. Manuel Valls promet lui de donner du pouvoir d'achat aux Français et de valoriser le travail. Point commun : l'un et l'autre veulent s'appuyer sur l'Europe.
Manuel Valls revendique aussi des propositions novatrices: un matelas budgétaire de 15 milliards d'euros sur le quinquennat en cas de coup dur, un service civique obligatoire de six mois pouvant valoir dispense de diplôme pour certains concours, un prêt d'Etat à taux zéro à remboursement différé pour les entrepreneurs, ou encore la division par deux en cinq ans de l'écart salarial homme-femme.
Vincent Peillon développe quelques propositions sur la fiscalité (un plafonnement de la taxe d'habitation pour les plus modestes...), les entreprises (aides à l'export, à la formation, maintien conditionné du CICE...), les institutions (élection des députés à la proportionnelle intégrale...), la sécurité (budget de la Défense porté à 2% du PIB, de la Justice augmenté de 5% tous les ans...) ou encore les "solidarités" (service public à la petite enfance, service public des maisons de retraite...). Il tend aussi la main aux écologistes en promettant une "interdiction" du diesel à l'horizon 2025 et en érigeant la "transition énergétique" comme axe prioritaire des investissements.
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