Nicolas Sarkozy a achevé mercredi à Constantine sa visite en Algérie, avec une condamnation ferme du colonialisme, mais sans présenter d'excuses, et en appelant l'Algérie à se "tourner vers l'avenir".
"Beaucoup de ceux qui étaient venus s'installer en Algérie étaient de bonne foi. Ils étaient venus pour travailler et pour construire, sans l'intention d'asservir ni d'exploiter personne", a-t-il souligné, "mais le système colonial était injuste par nature et il ne pouvait être vécu autrement que comme une entreprise d'asservissement et d'exploitation".
il n'a pas prononcé les excuses exigées par les Algériens pour les crimes imputés à la colonisation française, préférant les appeler à "tourner la page": "Je ne suis pas venu nier le passé, mais je suis venu vous dire que le futur est plus important", a-t-il insisté. "Les fautes et les crimes du passé furent impardonnables. Mais c'est sur notre capacité à conjurer l'intolérance, le fanatisme et le racisme qui préparent les crimes et les guerres de demain que nos enfants nous jugeront", a-t-il ajouté.
Après son discours, il s'est offert dans les rues du centre de Constantine un chaleureux bain de foule avec Abdelaziz Bouteflika, accueilli par les vivats de la foule scandant "Bouteflika, un troisième mandat!" ou "One, two, three, viva Algérie!" Avant même la fin du voyage du président, l'Elysée l'a qualifié de succès, estimant, selon un de ses hauts responsables, "incontestable qu'une nouvelle page s'est ouverte". "Sur la mémoire, chacun a fait un pas vers l'autre, les choses se sont vraiment stabilisées", a ajouté ce responsable.
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