Le doyen de la scène politique israélienne Shimon Peres est mort à l’âge 93 ans, des suites d'un accident vasculaire cérébral. C'est son fils Chemi Peres, qui a annoncé officiellement son décès : "C'est avec une profonde tristesse que nous disons adieu à notre père bien aimé, le neuvième président d'Israël, Shimon Peres. C'est l'un des pères fondateurs d'Israël, quelqu'un qui a servi son peuple avant même qu'il n'ait son propre pays", a déclaré ce dernier lors d'une conférence de presse donnée mercredi matin, depuis l'hôpital.
Du militantisme sioniste de sa jeunesse au sommet de l'État d'Israël dont il fut président et plusieurs fois Premier ministre, il était une figure emblématique de la scène politique israélienne, plus respectée à l’étranger que populaire dans son pays. Sa carrière ayant débuté à l’aube de la proclamation de l’État hébreu, il fut le principal artisan du développement de la puissance militaire de son pays, avant de devenir dans la seconde partie de sa vie l’un des architectes de la paix dans la région tourmentée du Proche-Orient.
Malgré son imposant parcours politique et le fait qu’il jouisse d’une reconnaissance internationale, Shimon Peres n'a pas toujours fait l'unanimité, que ce soit à gauche comme à droite. "Il a été critiqué par ceux qui le trouvaient trop proches des Palestiniens, lui reprochant de ne pas être un militaire et de ne pas s'intéresser assez à la question sécuritaire", explique Marie Semelin. "À gauche, il était critiqué par ceux qui pensaient qu'il n'était pas allé assez loin dans son combat pour la paix".
Les défenseurs d'une solution à deux États l'ont notamment blâmé pour des prises de position polémiques. En 2002, en pleine seconde intifada, Shimon Peres, qui faisait alors partie du gouvernement d'Ariel Sharon, a soutenu la construction du mur de séparation entre Israël et la Cisjordanie. "Son attachement à la résolution du conflit israélo-palestinien n'a jamais fait fléchir sa conviction première : Israël doit être un État fort". Mais depuis l’annonce de sa mort, ce sont tous les Israéliens qui pleurent le dernier des pères fondateurs de l’État hébreu, un sage de la nation qui, malgré son retrait de la vie politique, continuait d'œuvrer pour la paix alors que les perspectives de règlement du conflit israélo-palestinien n'ont cessé de s'assombrir.
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