Le débat continue à diviser jusqu’au sein du gouvernement. Malgré l’avis consultatif du Conseil d’État rendu en décembre 2013, la présence de femmes voilées accompagnant les sorties scolaires clive encore la classe politique. En témoignent les interviews croisées, ce dimanche 13 octobre, de Sibeth Ndiaye et de Jean-Michel Blanquer qui ont exprimé des avis divergents sur le sujet, comme le montre notre montage vidéo.
La jurisprudence administrative a beau considérer les accompagnateurs des sorties scolaires comme de simples usagers du service public, non soumis au principe de neutralité et donc autorisés à porter des signes religieux distinctifs, la présence de mères voilées alimente encore et encore les discussions. Et la récente prise à partie d’une mère voilée par un élu RN a offert l’occasion à deux ministres d’afficher leur division. Après avoir vigoureusement condamné l’interpellation verbale du président du groupe RN au conseil régional de Bourgogne Franche-Comté ordonnant à une mère accompagnatrice d’ôter son voile, la porte-parole du gouvernement, sur France 3, et le ministre de l’Éducation nationale, sur BFMTV, ont ensuite été interrogés sur la présence même de femmes voilées lors de sorties organisées par les établissements scolaires publics.
Tout en prenant soin de rappeler que le droit ne l’interdit pas, Jean-Michel Blanquer a exprimé une nouvelle fois son hostilité à la présence de mères voilées. “On préfère qu’elles ne mettent pas le voile dans une sortie” a-t-il déclaré, encourageant aussi les chefs d’établissement ”à ce que cela ne soit pas les cas”. Au même moment, Sibeth Ndiaye exprimait son désaccord fondé sur sa propre expérience. “Les sorties scolaires auxquelles j’ai participé ont toujours été des moments positifs parce que vous faites se rencontrer des femmes comme moi et des femmes voilées, qui ne vivent pas dans des univers identiques. Vous pouvez avoir des échanges” a expliqué la porte-parole du gouvernement.
Et tandis que Jean-Michel Blanquer persistait à ne “pas souhaiter encourager le phénomène”, Sibeth Ndiaye lui opposait que “l’intégration et l’inclusion, c’est faire en sorte que des femmes qui sont peut-être enfermées dans leur communauté soient au contact d’autres femmes”.
|