Donald Trump a annoncé mardi le retrait pur et simple des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien, une option radicale dénoncée avec force par Téhéran et ouvertement regrettée par ses alliés européens qui ont promis de sauver le compromis de 2015. Quinze mois après son arrivée au pouvoir, le 45e président des Etats-Unis a décidé, comme il l'avait promis en campagne, de sortir de cet accord emblématique décroché après 21 mois de négociations internationales acharnées. "J'annonce aujourd'hui que les Etats-Unis vont se retirer de l'accord nucléaire iranien", a-t-il déclaré dans une allocution télévisée depuis la Maison Blanche, faisant craindre une montée des tensions au Moyen-Orient.
Donald Trump a annoncé le rétablissement des sanctions levées en contrepartie de l'engagement pris par la République islamique de ne pas se doter de l'arme nucléaire. "Aujourd'hui nous avons la preuve définitive que la promesse iranienne était un mensonge", a-t-il martelé. Il a estimé que "le futur de l'Iran appartient à son peuple" qui mérite un "meilleur" gouvernement. Une petite phrase qui alimente les spéculations sur la volonté de Washington de faire tomber in fine le régime des mollahs.
"La France, l'Allemagne et le Royaume-Uni regrettent la décision américaine", indique un communiqué de l'Élysée diffusé mercredi 8 mai après l'annonce par Donald Trump du retrait des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien conclu par Barack Obama en 2015. Alors que le président américain a aussi annoncé le rétablissement de sanctions contre Téhéran, l'Elysée affirme que la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni travailleront collectivement à un cadre plus large, couvrant l'activité nucléaire, la période après 2025, les missiles balistiques et la stabilité au Moyen-Orient, en particulier en Syrie, au Yémen et en Irak". "Le régime international de lutte contre la prolifération nucléaire est en jeu", ajoute le communiqué.
Emmanuel Macron n'a pas précisé si les trois pays européens signataires de l'accord de 2015 comptaient continuer à l'appliquer, courant alors le risque de sanctions américaines s'ils commercent avec l'Iran, comme l'a laissé entendre le président américain.
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