Le Premier ministre, en déplacement dans le Haut-Rhin, avec le ministre de l’Economie Emmanuel Macron et la ministre du Travail Myriam El Khomri, a justifié par la nécessité de faire reculer le chômage le texte sur la réforme du marché du travail, contesté par une bonne partie de la majorité. "Il y a beaucoup de bêtises qui sont dites ici ou là", a-t-il dit à l’issue d’une visite de l’usine Solvay de Chalampé, premier site mondial de production des intermédiaires du nylon.
Il a cité les craintes d’un abandon des 35 heures, du contrat à durée indéterminée ou de la majoration des heures supplémentaires, qui demeureraient, mais dont les modalités pourraient être négociées dans des accords d’entreprise. "Il y en a qui sont encore au XIXe siècle. Moi et les ministres ici présents, nous sommes résolument dans le XXIe siècle et nous savons qu’économie et progrès social peuvent aller de pair", a-t-il affirmé, estimant que la France devait s’inspirer de "ce qui marche, en Allemagne, en Suisse, en Italie, en Espagne".
Le projet de réforme, qui doit être présenté le 9 mars en conseil des ministres, confirme la durée légale de 35 heures de travail par semaine. Mais pratiquement tout le reste est ouvert à la négociation collective, y compris la rémunération des heures supplémentaires, voire laissé à la discrétion de l'employeur dans certains cas, en l'absence d'accord. Il étend également les possibilités de licenciement pour motif économique dans les entreprises et plafonne le niveau des indemnités qui peuvent être accordés aux salariés licenciés. "C’est un acte de confiance" adressé aux chefs d’entreprises, aux salariés et à leurs représentants", a insisté Manuel Valls en parlant d’accords "gagnant-gagnant pour les entreprises comme pour les salariés". "Tout doit être tenté".
Il a laissé ensuite entendre, lors d'une visite dans une agence Pôle emploi de Mulhouse, que le gouvernement n'excluait pas le passage en force grâce à l'article 49.3 de la Constitution si la majorité se montre par trop réticente. "Nous assumons nos responsabilités pour que les réformes aboutissent", a-t-il expliqué en réponse à une question.
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