Issu d'un milieu populaire à Paris (Belleville), il entre à 14 ans à l'école Estienne pour y étudier le dessin et la maquette. Il en sort à 18 ans et travaille comme graphiste dans différentes agences de publicité. La nuit, il chante dans les cabarets. Le caricaturiste Saul Steinberg devient son mentor. Il s'en inspire pour proposer ses premiers dessins d'humour aux journaux... Il malmène déjà les flics, les militaires et les curés.
Il fait carrière dans l'illustration publicitaire et dans la mode. Il rencontre Léonore Fini à qui il offre, lors d'un dîner, des dessins sur les chats qui feront l'objet d'un livre : Les chats, édité par JJ Pauvert en 1957, véritable Best seller. Il se lie d'amitié avec Michel Simon, Jacques Prévert, Marcel Aymé, Boris Vian, Jean Genet, Mouloudji pour qui il illustre les livres et réalise des décors…
La popularité de sa série sur les chats lui vaut d’être appellé par Jean-Jacques Servan-Schreiber et Françoise Giroud à L'Express. Ses dessins dans les pages de l'hebdomadaire font scandale. Pour Siné, c'est le début de son engagement politique. Il adhère au FLN, quitte le journal pour cause de censure et choisit alors de se publier lui-même. Avec l'aide de JJ Pauvert, il crée son premier journal Siné Massacre : 9 numéros, 9 procès !
En 1968, il lance L'Enragé, ancêtre d'Hara Kiri hebdo. Willem, Wolinski, Cabu, Gébé, Topor sont ses collaborateurs les plus réguliers. À la même époque et jusqu'en 1989, il exprime ses obsessions sexuelles dans le journal Lui. Collaborant aussi à Charlie hebdo, Polac lui confie alors la revue de presse avec Cabu pour son émission Droit de réponse. Jean-François Khan l'engage dans l'Evénement du jeudi. Grand amateur de jazz, il réalise de nombreuses pochettes de disques.
Avant de fonder ses journaux Siné Hebdo puis, Siné mensuel, il avait été une figure historique de Charlie Hebdo. Mais, taxé d’antisémitisme, ce qu’il réfutait, il fut écarté en 2008 de l’hebdomadaire par le directeur de la publication Philippe Val.
Maurice Sinet, est mort à 87 ans jeudi 5 mai 2016 au matin « à l’hôpital Bichat des suites d’une opération ».
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