François Bayrou a fait en janvier une incontestable percée dans les enquêtes d'opinion. Après l'IFOP, qui lui a attribué 12% d'intentions de vote au premier tour le 15 janvier puis 12,5%, l'institut BVA est monté mercredi dernier à 13% et LH2 a poussé lundi à 14%. Dans ces quatre enquêtes, M. Bayrou devance le président du Front national.
"Il faut rester prudent mais c'est prometteur et révélateur de quelque chose qui est en train de bouger", a commenté le président de l'UDF, lors d'un déplacement à Nîmes. "Il y a une solution républicaine crédible pour dépasser le simple clivage gauche-droite", a-t-il ajouté M. Bayrou. "Je suis un vote utile, protestataire mais constructif", a-t-il poursuivi.
Pour François Miquet-Marty (LH2), la montée de M. Bayrou constitue "la vraie surprise" de janvier. Selon lui, le candidat centriste "fédère des publics assez larges et variés". Il séduit par sa critique des puissances médiatiques, du "duopole" Sarkozy-Royal et de la "lassitude" qu'il pourrait engendrer, et également par son "discours sur le tiers-Etat" de "promotion des faibles contre les puissants".
Le problème est qu'en France le centre a toujours du mal à concrétiser les espoirs placés en lui, le scrutin majoritaire obligeant à choisir entre gauche et droite. Ainsi deux élus UDF (un député, une sénatrice), suivis par l'ancien PDG d'Air France Christian Blanc, député apparenté UDF des Yvelines, ont annoncé leur ralliement à Sarkozy. Et à mesure que les législatives approchent, il est possible que d'autres députés UDF en fassent autant, comme André Santini.
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