La France a été prise de court quand les troubles en Tunisie ont finalement précipité le départ de Zine al Abidine Ben Ali vendredi. Après une réunion d'urgence au sommet de l'Etat, Paris a décidé de lui refuser son hospitalité. Le gouvernement français explique qu'il est resté observateur dans les événements de ces derniers jours pour ne pas être accusé d'ingérence, mais les déclarations de la ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, qui a proposé en milieu de semaine d'aider Tunis dans le maintien de l'ordre, ont été vivement critiquées.
A peine deux jours plus tard, les autorités françaises refusaient une éventuelle venue de Ben Ali sur leur territoire. "Nous n'avons jamais eu aucune demande de sa part pour venir en France. Si une telle demande avait été formulée, elle aurait été refusée", dit Michèle Alliot-Marie dans une interview accordée au Journée du dimanche.
Pour Christian Bouquet, ces évolutions ne sont que "de la realpolitik". "Tout d'un coup, on a fait faire machine arrière à l'avion de Ben Ali. Il y a eu incontestablement une prise de conscience brutale du fait que la position initiale de la France allait dans le mur", dit-il.
La France ne s'est guère émue des événements qui secouaient le Tunisie. Et dans les manifestations organisées ce week-end à Paris pour célébrer la chute de Ben Ali, on pouvait lire sur une pancarte. "Ben Ali assassin, Sarkozy complice", |