Eric Besson a signé jeudi une circulaire qui ouvre la possibilité à tout "immigré clandestin victime de proxénétisme ou d'exploitation" d'obtenir un titre de séjour temporaire en échange d'une "coopération" avec la police pour l'aider à démanteler la filière clandestine. Il a expliqué à la préfecture de police de Paris que le sans-papiers, une fois entendu par les services de l'Etat, disposerait d'"un délai de réflexion de 30 jours pour lui permettre de se soustraire à l'influence de ses exploiteurs et prendre sa décision de porter plainte".
Ce n'est qu'une fois cette décision prise que "la victime pourra recevoir une carte de séjour temporaire" de 6 mois minimum, "renouvelable jusqu'à l'achèvement définitif de la procédure judiciaire". "Si une condamnation effective est prononcée, a ajouté Eric Besson, la victime pourra obtenir une carte de résident de 10 ans".
La proposition d'Eric Besson a immédiatement fait réagir les associations: "spectaculairement inefficace!", a ainsi jugé France Terre d'asile tandis que SOS Racisme se déclarait "inquiet" face à "une officialisation des pratiques de délation". Eliane Assassi, sénatrice communiste de Seine-Saint-Denis, a aussi condamné cette "prime à la délation".
Besson a rappelé que sa circulaire était dans la droite ligne d'une directive communautaire de 2004. "Je ne vous dis pas que j'ai découvert la pierre philosophale, a encore dit le ministre, mais j'apporte un moyen supplémentaire pour briser la loi du silence". "Il y a des victimes et il faut aider ces victimes à sortir de l'esclavagisme dans lequel on les a plongés", a-t-il plaidé.
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