Martine Aubry a obtenu 50,02% des 134.784 suffrages exprimés, soit 42 voix d'avance sur l'ex-candidate à la présidentielle, qui a aussitôt exigé un nouveau vote jeudi prochain. "Cela n'a pas de raison d'être", a répliqué Mme Aubry, tandis que les deux camps évoquaient des soupçons de fraude.
François Hollande, 1er secrétaire sortant d'un parti désormais coupé en deux, a jugé "normales" ces "contestations" au terme d'une "élection aussi serrée", et convoqué le Conseil national du PS "en milieu de semaine prochaine". Cette instance examinera "toutes les voies de recours possibles", mais elle seule, a-t-il souligné, pourra "dire si ce vote doit être validé ou si d'autres procédures doivent être envisagées".
Ségolène Royal, qui est minoritaire au Conseil national, avait choisi de dénoncer la sincérité du scrutin tôt dans la nuit, avant même l'annonce de la totalisation nationale des voix par la direction du PS. "Je ne vais pas me laisser faire", avait-elle déclaré à l'AFP, renvoyant sèchement à Martine Aubry son appel à "une attitude de responsabilité". Le Nord, département de Mme Aubry, et la Seine-Maritime, fief de ses alliés fabiusiens, sont au coeur des soupçons du camp Royal.
Les "aubrystes" rétorquent que les représentants de la candidate battue dans ces départements ont cosigné les procès-verbaux du scrutin. Ils pointent aussi du doigt l'Hérault, et un bond de la participation en Guadeloupe, au bénéfice de Ségolène Royal. Il y a eu "tricherie", a répété dans la matinée Manuel Valls. Faisant un parallèle avec l'imbroglio de l'élection présidentielle américaine en 2000 dans l'Etat de Floride, il a prédit que "tout le monde va s'envoyer ses fraudes à la figure, et tout le monde va constater qu'à quelques voix près, les deux candidates sont à égalité".
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