Nicolas Sarkozy se fait discret. Pour se "représidentialiser", le chef de l'Etat semble avoir adopté une stratégie de communication qui consiste à raréfier sa parole publique. "La meilleure communication, c'est de ne pas en faire", confiait-il fin mai au Journal du dimanche pour théoriser cette petite rupture.
La "représidentialisation" est un exercice auquel s'est déjà adonné Nicolas Sarkozy par intermittence mais cette fois-ci, il semble tenir cette ligne conduite sur une plus longue durée. Un conseiller élyséen le reconnaît : récemment, le président s'est montré"plus sélectif" sur les sujets abordés.
Le chef de l'Etat n'a pas réagi au rapport de la Cour des comptes, rendu public jeudi 7 juillet, mettant vivement en cause la politique de sécurité du gouvernement depuis 2002. Il a laissé le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, riposter, alors que c'est une grande part de sa propre politique qui est directement mise en cause dans ce document. En effet, Nicolas Sarkozy a occupé le ministère de l'intérieur de mai 2002 à mars 2004 puis de mai 2005 à juin 2007.
Le chef de l'Etat semble aussi laisser plus d'espace à son premier ministre. C'est François Fillon qui a assuré le service après-vente du dernier remaniement, mercredi 29 juin, alors que Nicolas Sarkozy avait choisi de s'en charger lui-même en février, lors d'une allocution télévisée. "On revient ainsi à une répartition des rôles plus habituelle sous la Ve République", constate Frédéric Dabi, directeur du département opinion à l'IFOP, interrogé par Le Monde.fr.
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