Les ministres de l'Intérieur et de la Justice, Manuel Valls et Christiane Taubira, ont affiché jeudi à Ajaccio la détermination de l'Etat à éradiquer le crime organisé en Corse et appelé les insulaires à se mobiliser pour relever ce "défi".
"La Corse, c'est la France, c'est la République! Ce n'est pas un territoire à part où l'on accepterait les meurtres et la violence", a lancé M. Valls lors d'une conférence de presse au lendemain d'un quatrième assassinat en moins d'un mois dans l'île, celui du président de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Corse-du-Sud, Jacques Nacer.
Dépêché urgemment à Ajaccio avec sa collègue de la Justice par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, pour qui "la mafia est à l'oeuvre en Corse", Manuel Valls a déploré que l'île soit le théâtre d'"environ 20% des règlements de comptes commis sur le territoire" français, "proportion tout à fait exceptionnelle au regard de la population" (310.000 habitants).
Il a rappelé que 17 homicides ont été commis depuis janvier, une moyenne annuelle de 33 meurtres ou tentatives étant enregistrée depuis 10 ans. "La Corse n'est pas un territoire à part. Les Corses ont droit à une action efficace de l'Etat", a-t-il ajouté, appelant à "faire refluer l'affairisme, à desserrer le carcan" qui enserre l'île.
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