Les deux juges d'instruction de l'affaire Clearstream, Jean-Marie d'Huy et Henri Pons, ont longuement interrogé le Premier ministre, Dominique de Villepin. C'est la seconde fois sous la Ve République qu'un premier ministre est entendu comme témoin par un juge, après Lionel Jospin en 2001 dans une affaire de financement du PS.
Le chef du gouvernement est arrivé en début de matinée avec une escorte de motards et de policiers au pôle financier du palais de justice. Il est apparu souriant et a affiché sa décontraction, saluant dans les couloirs un magistrat de sa connaissance en s'enquérant de ses occupations pour Noël, et lançant à des journalistes: "C'est vraiment une affaire de marathonien ça, hein!"
Les juges doivent déterminer si Dominique de Villepin a eu ou non un rôle pénalement répréhensible dans cette affaire de manipulation. L'audition comme simple témoin signifie qu'aucune charge ne sera retenue contre lui. Les investigations semblent quasi-achevées. Les dizaines d'auditions de témoins et les perquisitions à la Défense, aux services secrets et à EADS qui ont été menées dans ce dossier n'ont pas permis d'imputer à Dominique de Villepin un rôle direct dans la manipulation.
Le chef du gouvernement s'est dit serein avant l'audition. "Je suis heureux de pouvoir apporter mon témoignage dans un dossier où beaucoup de mensonges et beaucoup de calomnies ont été portés, et dont j'ai eu à souffrir au fil des dernières années", a-t-il dit mardi à la presse.
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