Gérard Depardieu a été fait citoyen russe par un décret spécial de Vladimir Poutine, octroyé « à la demande » de l'acteur. Selon le décret publié jeudi sur le site Internet du Kremlin, ordre est donné «de satisfaire à la demande de naturalisation russe de Gérard Xavier Depardieu, né en 1948 en France».
Pour prétendre à la nationalité russe, il faut, entre autres conditions, posséder un permis de résidence dans le pays et attester de ses connaissances de la langue russe. Mais la loi prévoit que les personnes «particulièrement méritantes vis-à-vis de la fédération de Russie» puissent échapper à ces exigences. Selon Dmitri Peskov, le porte-parole de Vladimir Poutine, c'est précisément le cas de Gérard Depardieu, qui s'illustre par sa «contribution significative à la culture russe et au cinéma».
Selon Peskov, Depardieu a fait la demande de naturalisation, «assez récemment», via l'ambassade de Russie à Paris, laquelle ambassade l'a ensuite tenu informé du succès de sa démarche.
Dans la soirée, la chaîne Perviy Kanal a diffusé, à l'antenne et sur son site Internet, une lettre de Gérard Depardieu aux médias russes. «Oui, j'ai fait cette demande de passeport et j'ai le plaisir qu'elle ait été acceptée. J'adore votre pays, la Russie, ses hommes, son histoire, ses écrivains. Mon père était un communiste de l'époque, il écoutait Radio Moscou! C'est aussi cela ma culture.» L'acteur précise: «J'en ai même parlé à mon président, François Hollande. Je lui ai dit tout cela. Il sait que j'aime beaucoup votre président Vladimir Poutine et que c'est réciproque. Et je lui ai dit que la Russie était une grande démocratie, et que ce n'était pas un pays où un premier ministre traitait un citoyen de minable.» Après cette allusion à Jean-Marc Ayrault, Gérard Depardieu évoque la possibilité de s'installer près du Gosfilmofond, les archives russes du cinéma, situées à Belye Stolby, à quelques dizaines de kilomètres au sud de Moscou. «Au bord des forêts de bouleaux, je m'y sens bien. Et je vais apprendre le russe.»
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