Laurent Fabius a lancé mardi un pavé dans la mare en se prononçant pour une ouverture accrue des magasins le dimanche afin de relancer le tourisme. "Le touriste qui vient le dimanche et qui se présente devant un magasin qui est fermé ne va pas revenir" un autre jour de la semaine, a dit le ministre des Affaires étrangères, dont le portefeuille a récemment été élargi au Tourisme. "Pour les touristes, il faut qu'il y ait une ouverture le dimanche, compensée bien sûr pour les salariés", a-t-il plaidé sur RTL, insistant sur l'importance du tourisme qui rassemble "7% de l'emploi, avec des marges de progression considérables".
Mardi après-midi, il a reçu des représentants du secteur. Ceux-ci ont dit accueillir "favorablement" ses déclarations, à l'instar des Galeries Lafayette ou du Groupement national des indépendants (GNI), qui regroupe trois syndicats de l'hôtellerie, la restauration et les cafés (Synhorcat, CPIH et Fagiht). Jean-Noël Reinhardt, président du Comité Champs-Elysées, groupement d'entreprises et commerçants du quartier, s'est lui aussi félicité auprès de l'AFP, réclamant que soit aussi autorisé "dans les zones touristiques d'affluence exceptionnelle" l'ouverture des magasins entre 21h et 24h.
Mais les syndicats préviennent qu'une ouverture accrue des commerces n'aurait pas l'impact économique mis en avant par les organisations patronales et serait préjudiciable pour les salariés. "La France n'est pas un supermarché!", a ainsi réagi le vice-président de la CFTC, Joseph Thouvenel. "La France a une histoire, a des traditions, a un art de vivre, ce qui fait qu'elle est le premier pays touristique au monde", a souligné auprès de l'AFP le représentant du syndicat chrétien. Pour Karl Ghazi (CGT), M. Fabius "fait sans doute l'objet d'un lobbying" et "oublie les chiffres publiés par son propre ministère" qui montrent que le commerce de détail constitue "une toute petite part" de la dépense touristique.
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