Dans un reportage consacré à Matignon sur France 2, François Fillon effectue plusieurs mises au point, notamment sur ses relations avec le président de la République. "L'impulsion du président de la République donne la direction mais sans la tour de contrôle (de Matignon), sans les mécaniciens de l'interministériel, le pays, l'administration, ça ne fonctionne pas", explique-t-il, lui qui n'avait pas apprécié être relégué au rang de "collaborateur" de l'Elysée à l'été 2008.
"Avec Nicolas Sarkozy, notre histoire, c'est l'histoire d'une alliance", dit le Premier ministre. "Nicolas Sarkozy n'a jamais été mon mentor". Fin août déjà, il avait dit assumer ses "différences" avec le chef de l'Etat, reconnaissant entre autres qu'il n'aurait pas utilisé les mêmes mots que Nicolas Sarkozy lors du discours sur la sécurité prononcé fin juillet à Grenoble.
Il parle en suite de "nouveaux challenges" sans plus de précision, voire avec un soupçon de mystère. "Cela peut être dans la politique ou en dehors de la politique. Il faut un objectif, il faut se dépasser. Si on ne peut pas se dépasser alors la lassitude et l'ennui certainement finissent par l'emporter", juge-t-il en précisant qu'il ne recommencera "pas à zéro".
Depuis la fin de l'été, toute une série de sondages a confirmé la popularité du Premier ministre, qui est vu comme le meilleur candidat pour se succéder à lui-même lors du futur remaniement. Pour les dirigeants socialistes, vu les cotes de popularité inversées du Premier ministre et du chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy est dans une situation inextricable.
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