Le gouvernement a précipité la fusion GDF-SUEZ pour éviter la chute d'un fleuron du capitalisme français dans les mains du groupe italien d'électricité Enel. Cette opération donnera naissance à un géant français et européen de l'énergie.
Gaz de France détenu par l'Etat à 80,2% absorberait le groupe privé Suez à l'issue de la fusion et deviendrait un groupe privatisé. L'Etat détiendrait entre 35 et 45% du nouvel ensemble fusionné.
"La participation de l'Etat ne sera en aucun cas inférieure à la minorité de blocage, soit 34%", a assuré le ministre des Finances Thierry Breton. Les syndicats, "abasourdis" par l'annonce du gouvernement, ont dénoncé une mesure précipitée signant la privatisation de GDF, avec de lourdes conséquences pour l'emploi, les tarifs et les investissements de l'entreprise.
Le gouvernement veut aller vite: le Parlement sera saisi dans les plus brefs délais pour modifier la loi qui empêche l'Etat de descendre en dessous de 70% du capital de GDF, et le ministre de l'économie a reçu ce lundi les syndicats pour entamer les négociations sur le statut des gaziers.
La fusion devrait durer six à neuf mois, le processus étant fait d'étapes intermédiaires: changement de la loi, dépôt d'une offre, examen de la Commission des participations de l'Etat.
|